Reprise du travail

Garcon-devant-escalier

J’éprouvais un mix d’émotions lors de la reprise de mon travail. J’avais plein de choses qui tournaient dans ma tête et je ne savais pas trop quoi penser / ressentir.

Tout d’abord j’étais excitée. Revoir mes collègues, aller boire le café avec elles, papoter comme avant, reprendre un rythme de vie, me sentir utile, mettre mes compétences à profit, etc.

Ensuite j’étais tendue. Revoir mes collègues qui ont dû faire mon job pendant plus de 3 mois, qui doivent continuer à le faire puisque j’ai changé d’équipe, créer de nouveaux liens avec mes nouveaux collègues (même si je les connais déjà)…

Et puis j’étais dans l’appréhension totale puisque j’allais revoir ma cheffe contre qui j’ai vraiment la rage qu’elle ait pu me traiter ainsi. Et j’ai la rage contre moi de l’avoir laissée me traiter ainsi.

Jour J – Reprise

Je pensais que je n’allais pas réussir à dormir comme il faut et que j’allais être fatiguée le lendemain matin. Finalement, j’ai dormi suffisament et je me suis même réveillée avant le réveil. J’ai eu le temps de me préparer tranquillement, sans stress, et de penser à tout.

Je suis arrivée tôt et il n’y avait pas grand monde présent. Mais il y avait les responsables de ma nouvelle équipe. Leur accueil a été super chaleureux et ils ont été adorables !

Nous nous sommes assis ensemble un petit moment pour discuter de mon retour et mon arrivée parmi eux. Ils ont été supers chouettes en me disant que je gérerai moi-même ma reprise, ce serait à moi de mettre mon propre rythme, et de prendre mon temps pour éviter une rechute. J’ai trouvé cela vraiment bienveillant et m’a rassuré un peu sur mon retour.

Mon ancien job

J’ai repris à un taux d’activité de 30 %. C’est peu. C’est l’équivalent de 3 demi-journées par semaine. J’ai vraiment l’impression de venir, de boire le café, de papoter, et de partir. Ca passe tellement vite.

La première chose que j’ai faite, c’est de transférer mon bureau et mes affaires. Je ne voulais pas être assise à côté de mon ancienne cheffe. Alors en 20 minutes, j’ai pris le premier poste libre dans la zone de ma nouvelle équipe et j’ai installé mes affaires.

J’avais 350 emails reçus en 3 mois et demi. A la fin de la première semaine, tout était trié, archivé et la douzaine d’emails qui devaient être traités, l’ont été.

Mon ancienne cheffe

J’appréhendais énormément ma rencontre avec mon ancienne cheffe. Comme je reste dans le même open-space, je vais bien évidemment la croiser. Tous les jours.

Je ne savais pas comment j’allais réagir, je ne savais pas ce que j’allais ressentir. Je ne savais pas à quelle intensité, si j’allais pouvoir le contrôler ou pas.

J’ai la rage contre elle. Ce qu’elle a fait, ce qu’elle m’a dit, comment elle s’est comportée, le fait qu’elle ne se soucie de rien, qu’elle ne soit pas inquiétée malgré tout cela.

Elle est arrivée, m’a prise dans ses bras, m’a demandé comment j’allais, et est allée à son bureau.

Je suis restée bête. Mes collègues aussi. On s’est regardés, complètement choqués et dans l’incompréhension totale de son comportement.

Ma remplacante

Lorsque ma rempaçante est arrivée quelques jours plus tard, je ne me sentais pas bien du tout.

Je me sentais bizarre parce que dans ce poste, j’avais des contacts que j’aimais beaucoup. Je n’aurais plus ces contacts « privilégiés ». Ou plus de la même manière. Cela me rend triste.

Il y a aussi le fait que tout ce que j’ai construit et accompli dans ce poste va dans les mains de quelqu’un d’autre, sans que je l’ai vraiment désiré. Et je ne sais pas ce qu’elle va en faire, je n’aimerais pas qu’elle détruise tout. Mais je sais très bien que que cela ne me concerne plus…

J’ai aussi peur qu’elle soit meilleure que moi – pas en terme de compétences, j’ai relativement confiance en mes capacités. Mais j’ai peur qu’elle se débrouille mieux que moi dans la relation avec mon ancienne cheffe. Et que la conclusion soit effectivement que c’était moi le problème.

Et j’ai peur que mon absence maladie ait fait bouger les choses et qu’elle ait toutes les chances et les opportunités que je n’ai pas eues… Les opportunités d’avoir les responsabilités que je n’ai pu avoir… Les chances d’être écoutée et soutenue si quelque chose ne se passe pas bien.

Garcon devant escalier
Photo by Jukan Tateisi on Unsplash

Nouveau challenge

Je suis contente de reprendre…

C’est vraiment top de prendre du temps pour soi, de ralentir, de s’occuper des choses dont on n’a pas eu le temps jusqu’à présent, de se recentrer sur soi, sur ce qui est important.

Mais au bout d’un moment, on se sent quand même complètement inutile et les intéractions sociales se font rares.

Par ailleurs, comme je change de poste, c’est un vrai nouveau départ pour moi. Un nouveau challenge, de nouveaux collègues (même si je les connais déja), une nouvelle chance de pouvoir montrer de quoi je suis capable.

Tourner la page et aller de l’avant

Après 3 semaines de reprises, il me reste des choses en travers de la gorge et je n’arrive pas à passer à autre chose. Pourtant, j’aimerais tourner la page et regarder vers l’avant.

Le seul problème, c’est que je ne fonctionne pas comme ça. J’ai besoin de cloturer le chapitre. J’ai donc listé ces choses que je n’ai pas avalées et j’ai pris rendez-vous avec mon Directeur RH.

Ensuite, ce ne sera plus de mon ressort. Il aura tous les éléments nécessaires et ce sera entre ses mains. De mon côté, j’aurais fait les choses en mon âme et conscience et je pourrai enfin aller de l’avant.

Laly

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